Detox et troubles digestifs

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De processus naturel à concept marketing, la detox est rapidement devenue le marronnier de nombreux media s’érigeant chaque année comme LA solution miracle pour se sentir plus léger voire perdre du poids après les fêtes ou les vacances. Pourtant, aucune étude n’a jamais attesté l’efficacité réelle de tel ou tel aliment ni la pertinence de telle ou telle cure (monodiète, durée à tenir, etc.) sur ce processus.

Qu’en est-il donc vraiment de la detox ?

La detox, un processus naturel

La detox ou detoxification est un processus naturel du corps pour nettoyer les organes dits émonctoires (reins, foie, intestins, poumons et peau) et éliminer tous les déchets fabriqués par les aliments ou un environnement dit toxique (pollution, tabac, etc.).

L’une des stars de la detox est le foie ! Organe le plus volumineux de notre corps (il pèse entre 1,4 et 1,6kg), il assure un rôle de synthèse, de stockage, de digestion et de detoxification.

  • Synthèse : Arrivés jusque-lui par la veine porte, le foie métabolise les nutriments essentiels que sont notamment les lipides et les protéines. Une fois métabolisés et transformés, le foie stock ces sources d’énergies afin de les redistribuer à l’organisme lorsqu’il en a besoin.
  • Stockage : Après avoir été absorbés par l’intestin grêle, les sucres sont acheminés jusqu’au foie où ils seront stockés. Le foie joue un rôle important dans la régulation du taux de glycémie dans le sang à travers ce rôle de stockage ou de libération de ces sucres selon les besoins. Il assure aussi le stockage de nombreuses vitamines.
  • Digestion : Les cellules du foie sécrètent de la bile nécessaire à la digestion des graisses (lipides) dans l’intestin grêle. Lors de son transit vers l’intestin, la bile transporte également les produits toxiques dits liposolubles à éliminer après leur passage dans le foie (les produits dits hydrosolubles seront transportés vers la vessie pour être évacués par l’urine) !
  • Detoxification : Certaines substances liées à notre alimentation, notre environnement mais aussi à l’activité même de notre organisme sont toxiques. Drainées jusqu’au foie, ces substances sont alors filtrées, transformées puis transportées vers l’intestin ou la vessie afin d’être évacuées.

L’intestin ? Oui, on a bien dit intestin !

L’axe foie-intestin

Si l’on a tendance à considérer nos organes de façon isolée, le foie, bien que son rôle soit entre autres d’assurer la detox de notre organisme, n’agit pas seul. L’intestin, nous l’avons vu, est directement relié à lui et achève même ce travail de detox en contribuant à évacuer les déchets. C’est ainsi qu’un lien réel a été établi entre le foie et l’intestin : une étude a par exemple prouvé qu’environ 40 % des personnes atteintes d’une maladie du foie gras ont une hyperméabilité intestinale.

Au-delà de l’intestin, d’autres études ont par ailleurs contribué à démontrer la relation entre le microbiote et le foie à travers le constat de la quasi-systématique présence d’une dysbiose chez les patients atteints d’une maladie chronique du foie (réversible ou non). Si l’on ne parvient pas toujours à savoir qui de l’oeuf ou la poule, il a ainsi été déterminé que les stratégies visant à améliorer l’équilibre du microbiote constituent une approche cliniquement utile afin de prévenir et réparer les inflammations du foie.

Foie, intestin, microbiote… Si ces trois sont liés, serait-ce à dire que les personnes atteintes de troubles digestifs et notamment du Syndrome de l’Intestin Irritable peuvent connaître des difficultés face à la detox de leur organisme ?

Detox et troubles digestifs

Aujourd’hui, aucune étude n’atteste clairement des conséquences des troubles digestifs et plus précisément du Syndrome de l’Intestin Irritable sur l’activité de detox par le foie. Toutefois, puisque nous avons pu constater que l’intestin était en charge d’évacuer les déchets transmis par le foie, il pourrait paraître légitime de s’interroger sur les effets limités de cette detox pour les dignes représentants de la Team C (constipation).

Par ailleurs, la dysbiose (déséquilibre du microbiote) faisant partie de la physiopathologie du Syndrome de l’Intestin Irritable et le lien entre microbiote et foie ayant été prouvé, là encore se pose la question de l’impact des troubles digestifs sur les fonctions hépatiques.

Autant de questions, si peu de réponses… Est-ce à dire qu’il n’y a rien à faire pour garantir la detox de notre organisme ? Qu’en est-il réellement des cures proposées ?

Le risque des “cures detox”

Cure de jouvence, plans detox, gélules, jus verts… Tout autant de solutions qui nous aideraient à nous libérer des si mauvaises “toxines” ! Des solutions que la science n’a aujourd’hui jamais prouvé comme efficaces et qui présentent par ailleurs certains risques surtout lorsque l’on souffre de troubles digestifs :

  • Carences
    “Cure”, “diet”, “monodiète” ; présentée sous cette forme, la detox s’apparente à un régime restrictif. Pourtant, elle ne doit pas excéder 2 ou 3 jours car des risques de carence peuvent se présenter.
  • Troubles du comportement alimentaires
    En imposant un cadre contrôlé et en véhiculant certaines idées faussées de l’alimentation, les cures à répétition peuvent engendrer des troubles du comportement alimentaire surtout lorsque l’on souffre d’une pathologie telle que le SII et que nous apportons déjà un contrôle autour de notre alimentation.
  • Des solutions inadaptées aux digestifs
    Ces cures sont de fait généralistes et visent un marché grand public. Une approche généralisante qui ne prend pas en compte les spécificités et les potentielles pathologies que sont notamment le SII. Le risque ? Faire pire que mieux et aggraver certains symptômes en ayant recours à une solution inadaptée.

Zoom sur les présumées stars de la detox : Si céleri et artichaut sont partout plébiscités, ils ne sont pour autant pas Low FODMAP. Ils risquent donc de faire plus de mal que de bien.

Face à ces nombreuses cures, il s’agit donc d’adopter les bons réflexes !
Tous ces produits aux vertus detox que l’on nous vend sont issus d’une industrie dont l’objectif est donc de… vendre ! Interroger le produit et le discours peuvent donc être utiles pour se prémunir : Qui vend le produit ? Quel est son objectif et son intérêt ? Quelle toxine est visée ? Que contient réellement ce produit ? Pourquoi ressens-je le besoin de recourir à ce produit ?

Autre bon réflexe à adopter, c’est également de rationaliser… ! Le corps est bien fait, il est donc en mesure de réaliser la detox seul. Bien sûr, un équilibre alimentaire et une hygiène de vie saines favorisent ce processus naturel et il peut donc paraître logique de ressentir le besoin de donner un petit coup de pouce à notre organisme après les excès des Fêtes de fin d’année… Mais pas que ! A bien y réfléchir, si nous avons pour habitude de positionner nos excès pendant les Fêtes, il est finalement de nombreux moments et différentes occasions dans l’année durant lesquels ces excès sont présents : l’anniversaire de doudou, les vacances avec les copains, le mariage de ta BFF, la semaine de séminaire pro… Bref, on ne va tout de même pas faire des cures à longueur d’année !

Plus encore, une alimentation déséquilibrée, qu’il s’agisse d’excès ou de restriction, n’est pas bonne pour nos organes ! Puisqu’aucune étude scientifique n’a jamais prouvé que les monodiètes ou que les aliments particulièrement recommandés lors de cures sont efficaces pour la detox, nous privilégions donc le retour à une alimentation la plus variée et équilibrée possible.

L’équilibre, allié de la detox

Nous le disions, un équilibre alimentaire et une hygiène de vie saine au quotidien sont les meilleurs alliés pour favoriser l’activité de detox naturelle. Un équilibre certes difficile à maintenir mais qui s’avère, bien plus que n’importe quelle cure, être le meilleur allié pour contribuer à calmer les effets de nos excès et permettre à nos organes de fonctionner correctement !

  • Adopter une alimentation faible en FODMAP
    Lorsqu’on est atteint du Syndrome de l’Intestin Irritable, ce retour à l’équilibre peut rimer avec un retour à une alimentation low FODMAP ! Bien sûr, on ne parle pas de se lancer dans la méthode ou dans un régime restrictif (de l’excès à la restriction, il n’y a qu’un pas !) mais d’adopter, pour une durée limitée, une alimentation de base low FODMAP. Pourquoi ? Parce que les FODMAP sont souvent mal digérés par un intestin trop sollicité et ce notamment lorsque l’on souffre de troubles digestifs, adopter une alimentation faible (et non sans) en FODMAP quelques temps contribue donc à l’apaiser et le mettre au repos avant de réintroduire des aliments parfois plus complexes pour la digestion. Oui, l’objectif est bien de pouvoir revenir à une alimentation variée et équilibrée, une fois l’intestin requinqué ! On passe donc la deuxième et on ne reste pas bloqué trop longtemps dans le low FODMAP !
  • Intégrer des aliments et nutriments coups de pouce (sans en faire une monodiète !)
    • Les plantes sont des alliées intéressantes pour soutenir l’activité du foie ! La menthe poivrée et le basilic sont ainsi particulièrement intéressantes pour tonifier le foie et favoriser le travail de détoxification.
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    • Certains compléments alimentaires peuvent également venir en soutien : un foie qui fonctionne au mieux est soutenu par ses fidèles comparses , système immunitaire, intestin et microbiote !
      • La vitamine D : essentielle à notre organisme, la vitamine D contribue au bon développement osseux, au bon fonctionnement des muscles et du système immunitaire. Elle fait partie des carences numéro 1 des Français et notamment des personnes souffrantes du syndrome de l’intestin irritable.
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      • Les probiotiques : nous l’avons vu, le microbiote est un allié important de notre système immunitaire, de notre intestin et de notre foie ! En prendre soin est donc essentiel et pour ça, il y a notre Lieutenant Colon-Beau.
  • Aider ses organes de l’extérieur pour que ça se ressente à l’intérieur !
    • Le yoga : à travers ses différentes postures, le yoga contribue à travailler des objectifs différents dont celui de la detox. Les postures de torsion sont ainsi particulièrement intéressantes pour stimuler des organes moteurs de la digestion comme le foie, l’estomac, les intestins, le pancréas ou les reins en charge de l’évacuation des toxines et déchets. Il ne s’agit donc pas de se mettre à faire du sport de manière excessive pour éliminer les excès : Ce comportement va au contraire stresser l’organisme plus qu’autre chose, surtout si l’on n’en a pas l’habitude ! Opter pour un enchainement de yoga spécial digestion va contribuer à remettre le corps en mouvement et activer votre système digestif afin de retrouver confort et bien-être.
      Retrouve les postures proposées par Manon, notre G.I.JO ostéopathe et professeur de yoga : ici !
    • Le drainage : le système lymphatique est comme le réseau autoroutier de notre corps. En permanence, des camions ramassent et transportent nutriments, anticorps, hormones et déchets d’aire d’autoroute en aire d’autoroute (les ganglions). Plus, il y a de déchets à traiter, plus ça prend du temps et moins ces différentes aires sont alimentées en essence et produits de première nécessité, essentiels à leur bon fonctionnement. Visualisez une autoroute surchargée un 1er août par exemple. Et rapidement, les usagers (organes, vaisseaux et le corps dans sa globalité) expriment leur mécontentement et se mettent en grève. La solution pour éviter la rebellion : drainer et surtout entretenir le drainage tout au long de l’année. Ce massage énergique stimule, active et booste le système lymphatique : pompages pour vidanger les ganglions et glissements et compressions le long des membres et sur le ventre pour faciliter le parcours la lymphe.
      Retrouve Celina, notre masseuse en drainage lympathique

Et si tu veux en savoir plus sur la detox, retrouve le replay de nos lives avec Oriane et Manon.

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