L’intestin, notre deuxième cerveau ?

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« Irritable », « irrité », « la boule au ventre », « l’estomac noué ». A bien y réfléchir, ces qualificatifs semblent tout nous dévoiler du caractère nerveux de notre système digestif et de notre intestin. Longtemps relégué à ses uniques fonctions digestives, de récentes études, notamment popularisées par Giulia Enders à travers son livre devenu bible, Le charme discret de l’intestin, témoignent en effet du rôle prépondérant de notre intestin aux côtés du tout-puissant cerveau.

Tout autant de caractéristiques qui aident à comprendre pourquoi nos émotions ont un tel impact sur notre digestion. Afin de mieux comprendre, reprenons les bases.

Zoom sur l’intestin

L’intestin et le cerveau : des cousins germains ?

A y regarder de plus près, intestin et cerveau se ressemblent et partagent bien plus encore quelques similitudes ! A l’instar du cerveau, l’intestin est doté de plus de deux cents millions de neurones et possède ainsi son propre système nerveux. Capable de fonctionner localement et de manière autonome, ce système nerveux contribue à la bonne régulation du transit, à l’assimilation des nutriments ainsi qu’à la bonne protection de l’organisme face aux agents pathogènes extérieurs.

Composé de nombreux circuits neuronaux et de neurotransmetteurs, l’intestin est en mesure de communiquer de nombreuses informations aux autres organes. Parmi ces neurotransmetteurs (substance chimique qui assure le passage de l’information entre les cellules nerveuses), l’intestin est le premier fournisseur de la sérotonine impliquée dans la gestion des émotions et également présente dans le cerveau.

L’intestin et le système nerveux autonome

Dôté de ses millions de nerfs, l’intestin intègre un système nerveux plus large : le système nerveux autonome en charge de toutes les fonctions dites automatiques du corps (respiration, digestion, système cardio-vasculaire, etc.). Ce système nerveux autonome se décompose alors en trois sous-systèmes

  • Le système nerveux sympathique : il accélère nos fonctions notamment en situation de stress afin de nous permettre de réagir face à un cas d’urgence.
  • Le système nerveux parasympathique : il ralentit l’organisme afin de contribuer notamment à la digestion.
  • Le système nerveux entérique : il contrôle le système digestif et notamment l’intestin.

Les systèmes nerveux sympathique et parasympathique ont des fonctions opposées de modulation et de régulation. En cas de stress, le système nerveux sympathique prend la main et inhibe l’activité du système nerveux parasympathique, dont la digestion fait partie.

L’axe intestin-cerveau

Intestin et cerveau : de grands bavards

En contact permanent avec l’extérieur, l’intestin agit comme un informateur privilégié pour le cerveau, isolé et protégé dans sa tour d’ivoire. Cerveau et intestin communiquent donc sans cesse : 90% des messages échangés provenant alors de l’intestin. Parmi ces messages : glycémie, charge nutritionnelle, présence d’un agent pathogène, taux d’acidités, tout autant d’informations alors interprétées en sensations par le cerveau (faim, satiété, douleurs parfois, etc.). L’intestin reçoit lui aussi des messages importants de la part du cerveau : l’odeur et la vue d’un aliment contribuent par exemple à activer la salivation, première étape de la digestion.

Le nerf vague

Toutes ces précieuses informations sont transmises par le nerf vague. Plus long nerf du corps, il dirige le système nerveux parasympathique et contrôle tous les organes depuis l’arrière du crâne jusqu’à l’intestin en passant par le tronc cérébral, les poumons, le cœur, le foie, l’estomac et la rate. 

Sa branche sensitive renseigne le cerveau sur ce qu’il se passe dans l’intestin quand sa branche motrice envoie des ordres aux muscles intestinaux. Concrètement ? Si un agent pathogène pénètre l’organisme, l’intestin prévient le cerveau à travers le nerf vague qui renvoie alors la réponse du cerveau face à cette intrusion : l’évacuation !

Et le microbiote dans tout ça ?

Si le rôle et l’action du microbiote restent encore assez difficiles à cerner malgré l’avancée des recherches, il semblerait toutefois être partie prenante des fonctions digestives, métaboliques, immunitaires et neurologiques. Dernièrement, des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et du CNRS sont parvenus à constater, à la suite du transfert du microbiote d’animaux présentant des troubles de l’humeur à des animaux n’en présentant pas, que la modification du microbiote et son déséquilibre pouvaient être à l’origine d’état dépressif. En d’autres termes, en présence d’une dysbiose, le microbiote, en communication constante avec notre intestin et donc notre cerveau, aurait une influence sur nos humeurs et nos émotions.

Qu’est-ce qu’on retient de tout ça ?

Intimement et physiologiquement liés, cerveau et intestin influent l’un sur l’autre, ce qui explique que nos émotions et sensations puissent également jouer un rôle et être influencées. Certains troubles psychologiques, en premier lieu les traumas, ont ainsi été identifiés parmi les facteurs déclencheurs du syndrome de l’intestin irritable. Réciproquement, le SII a permis de constater l’émergence de troubles anxieux ou psychologiques (phobies, troubles du comportement alimentaire, etc.) récurrents chez les patients. Ce qu’on appelle en somme, un beau cercle vicieux.

Ce lien de mieux en mieux étudié et l’influence réciproque de l’intestin et du cerveau entre-eux, permet également de comprendre pourquoi l’alimentation seule ne contribue pas toujours à améliorer les troubles digestifs et en premier lieu les symptômes du syndrome de l’intestin irritable. Autrement appelé “gut brain disorder” (trouble de l’axe intestin-cerveau) dans les pays anglo-saxons, le SII témoigne ainsi d’une composante fonctionnelle et émotionnelle forte justifiant la pertinence d’approches telles que l’hypnose dans sa prise en charge.

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