Le sport « santé » est primordial pour le SII ! Tout d’abord il faut faire la différence entre sport et activité physique. L’activité physique inclue des activités comme le jardinage ou le ménage. Le sport c’est une activité physique pratiquée à haute intensité, et parfois dans le cadre d’une compétition.
Bien qu’un excès d’activité physique (notamment les exercices d’endurance) puisse induire des troubles digestifs, les études montrent une corrélation entre sédentarité et syndrome de l’intestin irritable ( le SII ). Etre sédentaire contribue à l’apparition et/ou à l’aggravation des symptômes (1 ; 5).
Quels sont les bénéfices de l’activité physique ?
La pratique de l’activité physique est bénéfique à la fois sur le mental (psychique), que sur le plan physique.
Au niveau physique
L’activité physique permet une meilleure oxygénation du corps. Un apport accru en oxygène améliore le fonctionnement de l’organisme en général.
L’activité physique a un impact sur le transit des selles et des gaz (3). Aussi, en bougeant votre corps, vous faciliterez l’évacuation des gaz. En conséquent, vous aurez moins de sensations de ballonnements et/ou la distension abdominale (augmentation du volume abdominal, le typique « ventre de femme enceinte ») diminuera. Le mouvement active le péristaltisme intestinal (les mouvements de contraction des intestins poussant les selles vers la sortie) et contribue à lutter contre la constipation.
Au niveau psychique
Face au SII, vous pouvez éprouver de la colère ou de l’injustice. Evacuer ces sentiments et émotions négatives via l’activité physique peut vous aider à vous sentir mieux.
L’activité physique est un outil à la gestion du stress. Elle a un effet protecteur sur les symptômes dépressifs (3). Si vous choisissez un sport collectif ou un sport à pratiquer en groupe, vous pouvez renforcer votre sentiment d’appartenance à une communauté ce qui peut avoir un impact positif sur votre mental.
Le sport induit une sécrétion de dopamine et une synthèse de tryptophane. Le tryptophane est un acide aminé (c’est-à-dire un élément constituant des protéines), précurseur de la sérotonine, surnommée « l’hormone du bien-être ». La sérotonine est elle-même précurseur de la mélatonine, l’hormone du sommeil. Le sommeil est l’un des piliers de la gestion du SII, et l’activité physique aide à mieux dormir.
Les bénéfiques de l’activité physique sur les symptômes liés au SII, ainsi que sur la qualité de vie, la fatigue, l’anxiété et le sentiment de dépression sont sur le long terme. (3)
Quel type d’activité choisir ?
La meilleure activité physique est celle qui vous plait. Si vous n’avez pas l’habitude de pratiquer une activité physique, commencez doucement.
Le yoga
La pratique du yoga semble améliorer les symptômes du syndrome de l’intestin irritable. Deux études n’ont même pas trouvé de différences vis-à-vis de l’amélioration des symptômes pour les patients ayant suivi des séances de yoga par rapport aux patients traités avec des médicaments (loperamide, psyllium, propantheline, ou diazépam) (4).
La marche
La marche en pleine nature active le système nerveux parasympathique. Lorsque cette branche du système nerveux est activée, la digestion est facilitée. Aller se balader quelques minutes après le repas peut grandement vous aider à mieux digérer, et donc à diminuer l’intensité de certains de vos symptômes.
Une étude a montré qu’un programme de marche à pieds était aussi efficace qu’un programme de yoga, et que 6 mois après le fin du programme, les personnes ayant suivi le programme de marche à pieds se sentaient davantage en forme. Cela est principalement dû au fait que la marche à pieds est plus accessible et que les personnes vont plus facilement aller marcher que faire un cours de yoga (2).
A noter que ces études sont parfois réalisées sur un petit nombre de participants. Il est difficile d’évaluer une seule variable car le SII est multifactoriel et de nombreux paramètres influencent les symptômes au quotidien.
Autres
Le vélo à basse intensité, le thai chi, le pilate ou les sports d’eau (natation, aquabike, aquagym..) sont des activités souvent préférées car l’intensité est facilement adaptable et ce type d’activités ne causent en général pas de crises.
En résumé
Adopter de bonnes habitudes santé est indispensable et doit être la priorité. L’activité physique fait partie des outils essentiels à la gestion du syndrome de l’intestin irritable. Elle aide à la gestion du stress et à un sommeil de qualité, facilite l’évacuation des gaz, a un impact sur le transit intestinal et le moral. Choisissez une activité physique qui vous plait et adaptez l’intensité en fonctions de vos symptômes. Même en cas de crises il est important de continue d’essayer de bouger, notamment si vous avez des sensations de ballonnements.
Par Juliette, diététicienne-nutritionniste de juliette-nutrition.com
Sources
(1) Mehdi Sadeghian, Omid Sadeghi, Ammar Hassanzadeh Keshteli, Hamed Daghaghzadeh, Ahmad Esmaillzadeh, Peyman Adibi (octobre 2018). Physical activity in relation to irritable bowel syndrome among Iranian adults. PLoS One18;13(10):e0205806. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30335859/
(2) Shahabi L, Naliboff B.D,Shapiro D (2016).Self-regulation evaluation of therapeutic yoga and walking for patients with irritable bowel syndrome: a pilot study. Psychol Health Med; 21: 176-188 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26086986/
(3) Johannesson E, Ringström G, Abrahamsson H, Sadik R (janvier 2015). AItervention to increase physical activity in irritable bowel syndrome shows long-term positive effects. World Journal of Gastroenterology, 01 Jan 2015, 21(2):600-608 http://europepmc.org/article/PMC/4294172
(4) Nihal Patel Brian Lacy (décembre 2016). Does Yoga Help Patients With Irritable Bowel Syndrome? Clin Gastroenterol Hepatol ;14(12):1732-1734. Disponible: https://www.cghjournal.org/article/S1542-3565(16)30555-9/fulltext
(5) Elisabet Johannesson, Eva Jakobsson Ung, Riadh Sadik, Gisela Ringström (octobre 2018). Experiences of the effects of physical activity in persons with irritable bowel syndrome (IBS): a qualitative content analysis. Scand J Gastroenterol; 53(10-11): https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30472905/